Bâti sur le plateau du Banco, le sanctuaire marial surplomb toute la partie nord du District d’Abidjan. De plus loin que l’on aperçoit cet édifice, on est frappé par son allure élancée et audacieuse. On s’imagine «un doigt qui montre le ciel» ou encore «une tour de garde à l’entrée de la ville», selon l’image attribuée à Marie, dans les litanies traditionnelles. En se rapprochant, l’on perçoit comme «un manteau bleu qui accueille et qui rassure». La nuit, depuis l’autoroute, l’on est guidé par «un phare qui veille et qui éclaire les ténèbres».

Les faits se déroulent dans les années 70, au sein de la Cité Fairmont, dans la Commune d’Attecoubé. N’ayant pas de paroisse à proximité pour la célébration de l’office dominicale, c’est donc difficilement que les chrétiens de la cité se rendaient dans les communes voisines pour participer à la messe.

Ce chef d’œuvre est sorti de l’imagination spirituelle de l’architecte italien Aldo Spirito. Après la réalisation de la cathédrale St Paul du plateau, le cardinal lui a été demandé de concevoir un plan digne de la maison de la mère de Dieu, au cœur de cette grande ville Abidjan et en contre-bas de la Cité Fairmont.

Effectué sous l’animation technique de la Direction et Contrôle des Grands Travaux et le savoir-faire de la Sonitra, le sanctuaire marial est constitué :
d’un clocher conique à base elliptique, dont les dimensions au sol sont de 10,50 m pour le grand axe et 7,50 m pour le petit ; sa hauteur est de 53 m. Il est entièrement réalisé en béton et comporte dans sa partie supérieure, une cloche de 500 kg (aujourd’hui le son de la cloche est remplacé par un son numérique) et la Vierge en vitrail de 5m de hauteur, éclairé en son sein, qui la nuit donne un effet de vitrail. Un escalier intérieur doté d’un garde-corps métallique, permet d’accéder au sommet. ? Autours du clocher, s’enroulent en forme d’hélice à base spirale, deux corps de bâtiments que sont l’église et les salles annexes, les bureaux et des halls desservants ces pièces. ? Les murs extérieurs qui soutiennent la couverture hélicoïdale étanche teintée en bleu clair sont en béton armé. Des claustras également en béton assurent une ventilation naturelle. ? Les murs extérieurs de l’église comportent devant le maître-autel une baie composée de vitraux amovibles permettant d’assister aux offices de l’intérieur ou de l’extérieur.

En Mai 1980, le pape Jean-Paul 2 visite la Côte d’Ivoire pour la 1ère fois et bénit à cette occasion, les premières pierres de la future cathédrale St Paul du Plateau et celle du futur sanctuaire marial de la cité Fairmont. Le Pape suggère lui-même le nom du Sanctuaire : “Notre-Dame d’Afrique” et Monseigneur Yago y ajoute “Mère de toute grâce”. Dans son homélie, du jour, le Pape déclare : ” Je suis particulièrement heureux de bénir aussi, en même temps que la première pierre de votre future cathédrale, la première pierre de l’église qui sera bâtie sous le patronage de Notre-Dame d’Afrique. (…) “En confiant l’Afrique à la Vierge Immaculée, nous la mettons sous la protection de la Mère du Sauveur. Comment notre espérance pourrait-elle être déçue ? Comment, lorsque vous l’invoquerez avec ferveur dans cette église et dans toutes celles de vos pays, ne vous conduirait-elle pas vers son divin Fils, vers la plénitude de son amour ?”