Fr Aimé KPEKPE, Religieux Marianiste – Mardi 31 Décembre 2024
Bonsoir frères et sœurs, c’est avec joie que nous nous retrouvons en Eglise pour prier et entrer ensemble dans la nouvelle année. Beaucoup ont préféré faire autres choses mais vous vous avez choisir la meilleure part. Que Dieu vous bénisse
Ma méditation de ce soir est tirée du livre de Deutéronome et s’articulera autour de trois points.
- La vie spirituelle : lieu d’expérience de Dieu
- Le silence : la porte qui nous ouvre à l’écoute de la voix du seigneur
- L’action de grâce
- LA VIE SPIRITUELLE : LIEU D’EXPERIENCE DE DIEU
Il n’existe pas de vie chrétienne sans vie spirituelle autrement dit l’on ne saurait dissocier la vie spirituelle de la vie chrétienne. Le mandat fondamental de L’Eglise au travers de ses responsables (…) doit en effet assumer à l’égard de tous et de chacun ; est de nous amener à une expérience de Dieu, à une vie en relation avec Dieu. Il est essentiel d’inciter sur cette exigence car nous sommes dans un monde où l’expérience de foi correspondrait à l’engagement dans le monde plutôt qu’à l’accès à une relation personnelle avec Dieu vécue dans un contexte communautaire, fondée sur l’écoute de la parole de Dieu contenue dans les écritures, modelée par l’eucharistie et articulée en une vie de Foi.
La foi, nous entraîne à faire une expérience réelle de Dieu, c’est-à-dire qu’elle nous conduit dans la vie spirituelle, qui est la vie guidée par l’Esprit Saint. Tout homme qui croit en Dieu doit en effet faire l’expérience de Dieu car il ne peut se satisfaire d’avoir juste des idées sur Dieu. Et cette expérience survient toujours de la foi et non de la vision ; c’est ce que nous dit saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens que : « nous cheminons dans la foi, et non dans la claire vision » 2Co5,7.
L’expérience spirituelle est avant tout celle d’être précédé : c’est Dieu qui nous précède, il nous cherche, nous appelle, nous prévient. Nous n’inventons pas le Dieu avec lequel nous voulons entrer en relation : il est déjà là. Tout cela se passe nécessairement par l’intermédiaire du Christ c’est ce qui ressort de l’évangile de saint Jean lorsque Jésus affirme que : « Nul ne vient au père sinon par moi » Jn14, 6. Ceci pour dire que l’expérience spirituelle est aussi une expérience filiale.
La vie chrétienne ce n’est pas « aller au-delà », en étant toujours à la recherche de nouveauté, mais c’est « aller en profondeur », descendre dans le cœur pour découvrir qu’il est le Saint des Saints de ce temple de Dieu qu’est notre corps ! La vie spirituelle se déploie donc dans le « cœur », dans l’intime de l’homme, là où siège la volonté et la décision, dans l’intériorité.
En outre cette expérience spirituelle peut-être marqué par le vide, le silence de Dieu, par une aridité qui nous pousse à redire les paroles de Job : « si je vais vers l’orient, Il est absent, vers l’occident, je ne l’aperçois pas. » Jb23,8-9. Pourtant s’est bien souvent dans le silence quotidien de notre vie que Dieu se dévoile à nous, que dieu nous parle.
2- LE SILENCE : LA PORTE QUI NOUS OUVRE À L’ÉCOUTE DE LA VOIX DU SEIGNEUR
Nous venons de voir que la vie intérieure est le lieu de rencontre et d’intimité avec Dieu. Or nous savons que tout rencontre débouche sur une communication entre les personnes qui se rencontre. Même s’il y a absence de parole, il y a communication des gestes, des mouvements, du regard. Et Dieu veut que chacun de nous porte une Oreille attentive à sa voix, à sa parole. Mais comment écouter la parole de Dieu si nous ne faisons pas silence ?
La réalité bien triste c’est que le monde nous impose ses bruits de tout genre et nous empêche d’écouter la voix du Seigneur. Même nos difficultés, nos insuffisances, nos projets nous empêche d’écouter la voix du Seigneur car nous sommes tiraillés et nous ne pouvons pas faire silence
La radio, le portable, la télévision nous offrent la possibilité de nous évader. D’autres ne supportent pas de rester sans rien faire, de se tenir là tout simplement et de faire silence.
Faire silence nous permet non seulement d’entendre Dieu nous parler mais de nous découvrir à nous-même tel que nous sommes. Les premiers instants du silence nous dévoilent un désordre, c’est la confusion de nos pensées et de nos désirs. Et cela nous fait bien souvent peur mais il est nécessaire de faire silence.
- Le silence marque toute notre vie et serait à même de la rendre plus authentique, plus libre et plus humaine ; parce qu’il nous dépouille de tout ce qui peut altérer notre être, de ce qui menace d’étouffer le fond de notre Cœur, et qui nous éloigne de cette image que Dieu a déposée en nous. L’un des buts du silence est de nous rendre plus disponible à Dieu, de sorte que l’Esprit divin se répande dans toutes nos entreprises, dans notre pensée et notre action. Le silence devrait nous rendre transparents à l’Esprit Saint, au point que Dieu puisse prendre la direction de notre vie, vu notre étroitesse et notre égoïsme, mais c’est l’Esprit de Dieu lui-même auquel dans notre silence nous nous remettons et nous nous confions
- Le silence est au service de l’écoute, de l’attention à la parole de Dieu. Il rend sensible à la présence de Dieu comme espace où nous nous mouvons, et à la parole de Dieu qui nous indique le chemin de vie. Être ouvert à la parole de Dieu dans le silence, c’est l’écouter telle qu’elle émane de la bouche de celui qui la proclame et c’est voir aussi dans le prochain la présence de Dieu
L’enjeu du silence est de ne pas me couper de cette pénétration en moi de la présence divine. Il nous faut nous taire, afin de maintenir en nous notre ouverture à la présence de Dieu.
Le père Marie-Eugène de l’enfant-Jésus dans son livre je veux voir Dieu écrit : Pour le spirituel qui a goûté Dieu, silence et Dieu semblent s’identifier. Car Dieu parle dans le silence et seul le silence paraît pouvoir exprimer Dieu. Aussi, pour retrouver Dieu, où l’homme pourrait-il aller sinon dans les profondeurs les plus silencieuses de lui-même, en ces régions si cachés que rien ne peut plus les troubler ? Lorsqu’il y est parvenu, avec un soin jaloux, il préserve ce silence qui donne Dieu. Il le défend contre toute agitation même de ses propres puissances
3- L’ACTION DE GRÂCE
Chant : DIEU TOUT PUISSANT
Frères et sœurs, notre vie est action de grâce. Nous attendons bien souvent une action palpable, qui est profitable pour rendre grâce au Seigneur. Nous sommes bien souvent en train de faire des prières de supplication, de demande et nous oublions de prendre le temps pour rendre grâce à Dieu
« Il n’y a point d’œuvre plus propre à Dieu que de répandre ses bienfaits, ni à la créature que de rendre grâces ; celle-ci considérant qu’elle ne peut rendre en retour quoi que ce soit d’autre que cette gratitude… Il n’y a qu’une seule œuvre qui nous appartienne et dont nous puissions honorer Dieu : lui rendre grâces ; mettons-y tous nos soins toujours et en toutes circonstances.
Ce qui est intéressant dans le texte que nous venons de lire c’est le texte commence par donner les indications pour l’action de grâce. Après l’homme en question dans ses propos ressasse tout l’histoire en montrant l’agir de Dieu en faveur de son people
Comme pour nous dire que si nous regardons et analysons notre passé jusqu’à ce jour ; nous pouvons constate tant de motif d’action de grâce
Dans son livre sur la prière, R.A. Torrey (le docteur-évangéliste)
« Quand nous nous approchons de Dieu pour solliciter de nouvelles bénédictions, nous ne devrions jamais oublier de le remercier pour les bénédictions déjà reçues. Si l’un quelconque d’entre nous s’arrêtait pour considérer le grand nombre de fois où Dieu a répondu à sa prière et la rareté des cas où il est revenu vers Dieu pour lui rendre grâces, je suis sûr qu’il serait écrasé de honte. Il nous faut être aussi précis en rendant grâces à Dieu que nous le sommes en priant. Nous venons à Dieu avec des demandes précises, mais quand nous lui rendons grâces, c’est de manière vague et générale. » Et il poursuit :« Rendre grâces pour les bienfaits reçus augmente notre foi, nous rend capables de nous approcher de Dieu avec une nouvelle audace et une nouvelle assurance. Nous arrivons à éprouver du fond du cœur qu’il n’y a rien de trop difficile pour Dieu. »
Il est certain que rendre grâce donne de l’assurance et renouvelle notre courage.
Je finis ma méditation en vous donnant quelques manières de rendre grâce à Dieu : parler ou chanter ; offrande et engagements.
Que Dieu nous bénisse !